2015 fut une année tragique, à bien des égards ; mais les événements ont également révélé un immense élan de solidarité, au sein de nos équipes, autant que l’importance de notre engagement auprès des confrères. Bilan et projets de la Commission SMART, en quelques points-clés…

2015 est désormais derrière nous, mais les attentats, auxquels de nombreux confrères ont été directement confrontés, ont laissé des traces. Malgré l’angoisse, la peur, voire le dégoût, une solidarité exemplaire a porté les équipes de sécurité, de secours et de soins, qui ont décuplé leurs forces pour secourir les victimes. Elles ont concrétisé leur engagement, leur devoir et sûrement la satisfaction personnelle d’avoir « bien fait le job ». Nous pouvons être rassurés sur notre capacité collective à permettre le rassemblement et la mobilisation de chacun.

Ceci, dit, s’il n’est pas d’abord nourri de sens, l’assemblage des compétences n’est jamais suffisant. C’est le nœud de l’action. Qu’il s’agisse d’une situation extrême ou du quotidien ordinaire, parfois routinier, de notre vie professionnelle, le travail mérite toujours la reconnaissance (pas seulement les remerciements) ; elle doit venir de tous, patients, confrères, établissements et institutions de tutelle.

Dans un système de plus en plus contraignant, le nœud de l’action repose également sur la possibilité, pour chaque confrère, de prendre le recul nécessaire. Il permet effectivement de comprendre les ressorts de la dynamique du travail et d’en prévenir les troubles éventuels, sur le plan individuel ou collectif. L’année 2015 a aussi été ponctuée par le suicide d’un médecin, à Paris, suivi d’une importance résonance médiatique. Au-delà des faits, ce geste radical marque aussi un tournant dans notre histoire collective, en réaffirmant la nécessité du changement que nous préconisons, depuis plusieurs années, au CFAR, autour des problématiques suivantes :

Comment mieux faire entendre le besoin d’une prise en compte effective de l’épuisement au travail ? Comment mieux appréhender les signes de la souffrance psychique, avant qu’ils ne se manifestent par un accident médical, une situation de rupture (professionnelle ou familiale), voire par le dernier geste ?

Nous constatons, bien souvent, un mécanisme de déni chez les professionnels exposés. Mais cela nécessite, encore davantage, de les en prévenir. C’est ce qui motive notre engagement, à travers la commission SMART, qui propose des actions et des outils très concrets, à la disposition de chaque confrère.

Docteur Max-André Doppia
Président de la Commission SMART